lundi 27 janvier 2014

La maison de la mer - Sophie Trépant

Présentation
"Le soleil était en train de se coucher sur cette chaude journée d'août 2007. Une jeune femme aux cheveux bruns était assise dans le sable, face à la mer. Son regard vert errait, perdu dans le bleu des vagues. Les bras recroquevillés autour de ses genoux et de sa robe blanche, elle contemplait l'immensité d'eau en face d'elle qui partait et revenait immanquablement chaque jour depuis une éternité. Depuis l'annonce qui lui avait été faite ce matin-là, elle se sentait toute petite et impuissante, tel un oiseau blessé et incapable de déployer ses ailes à nouveau."

"La Maison de la mer" est une réflexion sur la vie, sur la maladie, sur la mort. Une douce introspection sur le temps qui passe et l'importance de profiter de l'instant présent. Une ode à la famille, à l'amitié et à l'amour. C'est aussi un tendre hommage à ma jolie Mamy.

Mon avis
Le roman de Sophie Trépant est un magnifique roman de vie, d’amour et d’émotions. Avec cet ouvrage, nous ne pouvons qu’être ému et attendrit par le parcours de Laura. 

Laura est une jeune femme, avocate, aimé par sa famille et ses amis, vivant une relation compliqué avec Yves, un homme qu’elle aime depuis des années, mais qui ne le lui rend pas. Elle vit et travaille en Belgique. 
A l’ouverture du livre, nous la trouvons à La Panne, sur la côte belge. Comme toujours, c’est sur cette côte, sur la plage, dans la maison de sa Grand-mère Jeanne – la maison de la mer – qu’elle est venu se ressourcer et chercher du réconfort après l’annonce d’une mauvaise nouvelle. Il semblerait que la jeune femme, qui avait toute la vie devant elle, n’ai plus qu’une petite année à vivre, tout au plus. Une satanée maladie cardiaque a décidé de bouleverser ses projets. 
Cette parenthèse dans sa vie, dans sa carrière est l’occasion de faire le point, et d’envisager l’année à venir. Elle peut compter sur sa mamy, sur sa famille et ses amis fidèles. Elle a décidé de ne pas se laisser abattre et de profiter de la vie comme elle l’entend. 
Laura est une femme accomplie, battante, joyeuse qui accorde une grande importance à ses proches. Depuis son adolescence, c’est aussi une gratte papier de talent. Elle avait délaissé cette activité pour se consacrer à sa carrière. Mais avec son retour chez sa grand-mère, elle redécouvre ses anciens cahiers d’écolier noirci de son écriture. Et dès lors, les mots affluent, reprennent vie en elle. 

J’ai vraiment apprécié cette lecture tout en douceur, en sensibilité et en beauté. Sophie Trépant à une plume vraiment poétique que ce soit, sa prose ou ses vers (ceux que Laura a écrit et écrit tout au long du récit). C’est la première fois que je lis un livre tel que celui-ci, où une simple préparation de galette entre grand-mère et petite fille devient un hymne aux relations familiales. Je vous assure, la plume de l’auteur est vraiment magnifique, authentique. L’auteur écrit avec son âme et cela se ressent. 
Je me suis sentie très proche de Laura. Nous nous ressemblons sur de nombreux points (notamment notre don à nous amouracher des types louches et qui finalement nous attirent que de mauvaises choses, ou encore ce besoin de nous servir des mots pour exorciser nos émotions, nos réactions) ; nous avons les mêmes réactions face à l’inconnu, à la beauté du monde… C’est une jeune femme inoubliable, qui fait partie de ces personnages littéraires qu’il  nous est impossible d’oublier. 

Les mots défilent et nous entraîne dans le plus beau des voyages, nous amenant à réfléchir sur la vie, les relations familiales, la maladie et les choses importantes de la vie. Et quelle belle fin ! L’auteur a su toucher mon cœur, mon âme, jusqu’au dernier mot, jusqu’au point finale. 
J’ai déjà de la peine de laisser Laura, Jeanne, Antoine, Solène, Lucas, Charlotte et tous les autres, mais je sais aussi que je les abandonne dans le bonheur et cela réchauffe mon cœur de lectrice. 
Si je ne devais rajouter que quelques mots, je dirais que j’ai été en totale fusion, en symbiose avec ce récit et avec les personnages. Et je vous recommande ce livre chaudement, vous y découvrez la vie et une plume merveilleuse et inoubliable, qui parle à votre cœur, à votre âme…

Mon petit éditeur - 2013

lundi 20 janvier 2014

Alix de Rochechouart - Corinne Javelaud

Présentation :
1205, la Belle Alix de Mortemart a un avenir tout tracé : Épouser le vicomte Aymeric VII de Rochechouart et assurer la descendance de la famille. Tout les prédestine au bonheur jusqu’à ce qu’une terrible conspiration accuse la Belle Alix d’avoir commis le péché d’adultère avec son intendant le Sieur Méconde, un manant, sorti de sa roture grâce à son ancêtre qui sauva le Vicomte Aymeric V de Rochechouart, tombé dans une embuscade sur la route des croisades à Constantinople.
La belle Alix se retrouve jetée en pâture au lion par son époux jaloux. Ce dernier finira pourtant par démêler le vrai du faux grâce à la complicité du fou du village, Féfé le dépenaillé. Il découvrira la trahison de ceux qui lui avaient prêté allégeance : Yselda, la perfide dame de compagnie d’Alix, victime de sa faiblesse se verra châtiée, tout comme Méconde, l’intendant pervers à l’origine de la terrible machination. Dans l’intimité de la Cité médiévale, gravitent Cyril l’émailleur limousin, qui introduit l’art et le voyage, fait sa cour à Yselda, mais fera les frais d’un amour impossible nimbé de mélancolie et de solitude. Lorsque le vicomte vient libérer sa belle de la cage au lion, elle est intacte. Commence alors la reconstruction de l’amour où la raison est toujours la plus forte.
Cruauté, malice aux détours des chemins forestiers, ce roman, de pure tradition limousine, est une fresque médiévale inspirée de la légende que l’abbé Dulery a mentionnée au XIXe siècle.

Ce roman a reçu le prix littéraire de Nontron, en Périgord, en août 2013.

Mon avis :
Passionnée par le moyen-âge ; amoureuse des beaux mots et accordant énormément d'importance aux publications des éditions Dorval (nouvellement découvert), je n'ai pu résister à l'envie de découvrir le roman de Corinne Javelaud : Alix de Rochechouart. 

Je ne connais que peu l'histoire de cette dame, marié à Aymeric VII, vicomte de Rochechouart. C'est donc avec des yeux neufs que je me suis lancée dans cette lecture et j'y ai pris énormément de plaisir. 

Aymeric VI, père de l'époux d'Alix a tenu tête à Richard Coeur de Lion, au château de Châlus, où se dernier à rendu son dernier souffle. La famille Rochechouart est connu pour son courage et ses faits d'armes. Aymeric le Jeune, vaillant et courageux, ne souhaite qu'une chose : que le pape Innocent III lance un appel pour une nouvelle croisade. Aymeric, vicomte du Limousin souhaite s'y distinguer. 
C'est lors de joutes qu'Aymeric tomba sous le charme de la belle Alix de Mortemart, donc la beauté rend jalouses bien des femmes. Celle-ci succomba également à la beauté et la force du jeune Aymeric. 
"Le jeune Aymeric VII vint au-devant de ses hôtes sur son palefroi, dès qu'ils eurent franchi le pont-levis. Il échangea un long regard avec Alix et la jouvencelle perçut aussitôt ce vent vif annonciateur d'un grand bouleversement.
Séduit par ce ravissant minois au sourire aimable, orné d'une opulente chevelure blonde qui lui descendait jusqu'à la taille, il en oublia presque la présence massive du baron Guillaume de Mortemart."
C'est dont dans la joie et dans l'amour, qu'en juillet 1205, Alix et Aymeric se lièrent devant Dieu, pour toujours. 
Amoureux comme au premier jour, Aymeric qui a un tempérament de feu, est emporté par la jalousie quand Méconde, son intendant, lui apprend qu'Alix lui est infidèle en son absence. Voyant rouge, n'écoutant aucune explication d'Alix ou de Luce de Pérusse, sa propre mère, Aymeric le Jeune châtie son épouse. Alix a beau jurer qu'elle est innocente, qu'elle ne comprend pas le pourquoi de ces rumeurs, rien n'y fait. D'où viennent ces rumeurs ? Est-ce un complot ?

En ce basant sur la légende d'Alix et le lion, cité par l'Abbé Dulery, au dix-neuvième siècle, Corinne Javelaud nous offre un roman de grande envergure, passionnant.
Quand j'ai ouvert ce roman, je me doutais que j'allais vivre un grand moment d'histoire, où plaisir de lecture et apprentissage se mêlerait. Et ce fut bien le cas.
Non seulement l'auteur à une plume d'une grande beauté, très poétique mais en plus j'ai pris conscience du travail de recherche qu'elle avait dû mener pour nous livrer un roman si riche et si travaillé. 
Quel plaisir de retrouver les us et coutume du moyen-âge et qu'elle délice de découvrir la façon de vivre des Limousins à cette époque. J'ai énormément appris avec cette lecture et l'intensité du style de l'auteur, son amour des mots et de l'histoire, en font un roman exceptionnel. Outre la beauté de la plume de l'auteur, l'importance de l'histoire livrée ici, j'ai totalement pris conscience, avec cette lecture, de ce que l'auteur avait mis de son histoire, de sa vie et de sa vision des choses. Un travail et une implication, qu'il est bienvenue de souligner.

Alix est une femme exceptionnelle, magnifique et au grand cœur. Je ne connaissais pas son histoire, mais ce roman m'a rendu curieuse et je n'ai qu'une envie, en savoir plus encore sur sa vie et sur celle de sa région, de sa vicomté, de son époux. Je suis avide d'histoire, de son histoire. Quelle femme d'envergure ! 

Autant vous dire tout de suite que je suis conquise par ce roman, mais aussi par le talent de Corinne Javelaud, dont j'ai déjà hâte de découvrir les autres œuvres. Je vous invite vraiment à vous aussi découvrir cet auteur à la plume délicieuse. 

Je tiens aussi à souligner la qualité du livre, et donc le sérieux des Éditions Dorval. En tenant Alix de Rochechouart dans vos mains, vous serez conscient de l'amour de la littérature, de la passion de l'éditeur. N'hésitez pas à découvrir leur catalogue, d'une grande richesse, en vous rendant ici

Editions Dorval - 2012

mardi 14 janvier 2014

Sumerian Codex - Bleuette Diot

Présentation :
En nous conduisant vers un mystère plusieurs fois millénaire, ce thriller médiéval, teinté de fantastique et d’ésotérisme, se prolonge en trois tomes. L’œuvre nous ramène aux sources de l’humanité.
Original et bien documentée, cette saga épique conduira le lecteur à la recherche du Graal.
Mais un Graal perdu dans… l’espace-temps!

Tome 1 : Le sceau du Temple Noir
1153. Après avoir découvert un mystérieux coffre dans les souterrains de Saint-Jean-D'acre, Évrard des Barres se démet sans explication de sa charge de grand Maître des Templiers. Dès lors, Évrard verra sa vie menacée par la dangereuse confrérie qui parasite l’Ordre du Temple. Sans le savoir, le grand Maître aurait-il libéré les forces d’un autre monde ?

1338. Le chevalier allemand, Lanz von Malberg quitte Mayence pour l’Estonie. Au cours d’une chasse au vol, il fait une bien étrange rencontre. Une entité surnaturelle, dont il ne soupçonne pas encore la nature, lui remet un sceau en argent. La formule ésotérique gravée dans son métal serait-elle celle d’une secte criminelle dont les origines se perdent dans la nuit des temps ? Lanz apprendra que, depuis le fond des âges, il appartient à la conjuration de l’Aube de contrecarrer les desseins du Temple Noir, et que seule la belle et énigmatique Yrmeline est en mesure de faire obstacle au plan d’hégémonie mondiale que trame le Bellator Rex. Hélas, la tâche sera d’autant plus ardue que le redoutable chef du Temple Noir œuvre dans l’ombre et que ses pouvoirs sont sans limite !

Tome 2 : Lapis ex coelis
Les rebelles estoniens sont suspectés de la tuerie du bois de Vandjala. En représailles, les Teutoniques massacrent les habitants de Kuusalu et incendient le hameau. L’intrépide Yrmeline réussira-t-elle à sauver un petit groupe de femmes et d’enfants, prisonniers des flammes ? Survivra-t-elle à la gravité de ses blessures ?

Ange ou démon ? Qui se cache derrière la troublante personnalité d’Yrmeline ? Pour le savoir Lanz devra affronter tous les dangers, à commencer par la jalousie du redoutable prince Anunnaki, le Bellator Rex.

Dans sa quête de vérité, Lanz découvrira bientôt que son illustre ancêtre n’est pas mort en emportant son secret dans la tombe : Gerhard von Malberg a réussi à en dissimuler les arcanes dans les pages d’un livre ésotérique : le Parzival de Wolfram von Eschenbach. Le célèbre codex détiendrait-il entre ses lignes le plus grand mystère de l’humanité ? L’essence même du message originel serait-elle cachée sous ses allégories ?

Dans ce deuxième tome, la conspiration que tisse l’Ordre sanguinaire du Temple Noir se resserre dangereusement autour des personnages. L’intrigue va crescendo pour finir sur un formidable coup de théâtre !

Mon avis :
Je crois vraiment que ce roman est le plus beau, le plus abouti, le plus passionnant que j'ai lu jusqu'à présent !
Cette trilogie avait tout pour me plaire. Non seulement, il s'agissait d'un roman historique, mais en plus, il se déroulait au Moyen Age, période qui me plait énormément.
Ces deux premiers tomes sont vraiment passionnants et d'une grande richesse. Nous sommes en Estonie, au XIVe siècle. Un homme souhaite rejoindre l'organisation des chevaliers du Temple. Il s'agit du beau Lanz von Malberg. Yrmeline (Ah, belle Yrmeline, douce Yrmeline) va l'entraîner, bien malgré lui dans une aventure incroyable. A leur côté, Konwoïon, membre d'une société secrète appelé la Confrérie de l'Aube. Cette confrérie détient un ancien savoir, très ancien même, lié aux sumériens (qui est la première civilisation à avoir existé).
Lanz se voit donc entraîner dans cette histoire (pour notre plus grand plaisir) et il va ainsi découvrir le secret de l'origine de l'homme. Mais bien sûr, vous vous en doutez bien, une menace pèse sur l'humanité et Lanz doit lutter contre le Temple Noir, qui est à l'origine de cette menace. Lanz devra aussi protéger la belle Yrmeline...

Que dire de ce premier tome sinon qu'il m'a envoûté ! Dès le prologue, il m'a été impossible de lâcher ce texte qui est vraiment incroyablement passionnant. Cela fait plusieurs heures que je l'ai terminé et, je suis toujours sous le charme.
Lanz m'a carrément ensorcelée et Yrmeline est un personnage magnifique et inoubliable. Ce roman est vraiment original et il m'a passionné. Au point, je vous l'avoue de faire des recherches sur le net, en cours de lecture. Je ne pensais qu'à ce texte, qu'à ce récit. J'en parlais à quiconque autour de moi (désolé mes amis, si mes discussions dernièrement ont toutes tourné autour des Sumériens et de l'Estonie, des chevaliers du temple...). C'est incroyable, mais jamais encore un roman ne m'avait tant habité au cours d'une lecture. Je n'existais plus, seul ce texte et ses personnages vivaient. Je vibrais au pas de Lanz, d'Yrmeline ; je respirais au rythme qu'était le leur... Encore maintenant, j'ai l'impression de n'être que ce texte...
Je me rends compte que je n'ai pas assez de mots pour décrire ce que j'ai ressenti au cours de cette lecture. Tous les mots me semble fade et ne reflétant pas, au mieux, les sensations qui m'ont envahie !
J'adore ce concept de mélanger le thriller, l'histoire et le fantastique. C'est tout simplement bleffant ! Bleuette Diot maîtrise parfaitement son sujet et, nous entraîne à chaque instant plus loin, plus profondément dans cette quête de notre origine !
Pas de temps mort. L'action, l'importance de chaque instant est là et cela m'a permis de ne pas m’essouffler (bien que cette lecture soit un véritable sport, tant elle bouscule notre savoir, nos connaissances...). Rien que de rédiger mon avis, j'en tremble ! Au-delà de m'avoir passionnée, ce premier tome m'a littéralement happer et emmener là où je ne m'attendais pas. Je suis encore sous le choc...

Et que dire de la plume de Bleuette Diot ?
Qu'elle est tout simplement éblouissante ! J'adhère complètement à ce style. Simple il n'en est pas moins érudit et vraiment poétique. J'avais l'impression d'entendre mon institutrice au primaire (elle est à l'origine de mon amour de l'histoire) me conter cette histoire et me faisant voyager ainsi, aux côtés de personnages hors du commun.
A la lecture de ces deux premiers tomes (le troisième tome sort en mars), on découvre (on soupçonne) tout le travail de recherche que Bleuette a mené pour arriver à écrire un cycle aussi magistral ! Je l'imagine en Miss Marple, à la recherche du secret de nos origines ; découvrant un secret immense que même les esprits les plus fous n'auraient imaginé !
Et je peux vous dire que l'on reconnait là le talent d'un auteur, car je me suis vraiment retrouvée plonger dans l'Estonie Moyenâgeuse.
Je pourrais passer des heures à vous parler des sensations qui m'ont envahie à la lecture de ce roman d'une grande maturité, de qualité, mais j'imagine que vous avez autre chose à faire (comme vite aller en librairie vous procurez Sumerian Codex). Je crois vraiment que ce roman est le plus beau, le plus abouti, le plus passionnant que j'ai lu jusqu'à présent (je ne suis pas bien vieille, mais j'ai déjà des centaines et des centaines de lectures derrière moi). J'ai bien hâte de lire la suite, car notre chère Bleuette Diot nous laisse, en fin de livre, avec l'eau à la bouche et bien des questions en suspens.

Vous l'aurez donc compris, ce premier tome est un gigantesque coup de cœur ! Le genre de livre qui m'accompagnera tout au long de ma vie et que je relirai, je pense souvent. Merci beaucoup Bleuette pour le bonheur et l'ensorcellement qui ont été les miens. Merci du fond du cœur.

Editions Dorval - 2013 / 2014

jeudi 9 janvier 2014

La sans par - Christiana Moreau

Présentation :
Silvia, jeune restauratrice d'oeuvres d'art, belge d'origine italienne, hérite d'une mystérieuse statue de sa grand-mère Maria. Celle-ci avait quitté sa Toscane natale à la fin des années cinquante pour rejoindre son mari venu travailler avec des milliers d'émigrés italiens dans les mines de charbon en Belgique.
Qui est la mystérieuse jeune femme représentée en terre cuite dans cette sculpture de la Renaissance florentine, si belle, au regard lointain? Quelle fut sa vie et pourquoi son sourire est-il si triste?
Qui est cette Costanza Marsiati, inconnue dans le monde de l'art qui a pourtant signé une oeuvre parfaite?
Silvia va se rendre à Florence et enquêter sur son énigmatique sculpture, l'occasion de remonter dans le temps, à l'époque flamboyante du quattrocento où seigneurs, artistes, modèles et mécènes avaient tous vingt ans.
Le destin croisé de quatre femmes italiennes, de la Renaissance à nos jours, autour d'un fil rouge qui les réunira par-delà les siècles : La sans par.

Mon avis :
A la mort de sa grand-mère, Maria, Silvia (restauratrice d’œuvres d'art en Belgique) hérite d'un magnifique buste de femme : La sans par. 
L’œuvre date de 1494 et, est signée par une femme, Costanza Marsiati. Elle découvrira bien vite, que le modèle n'est autre que Simonetta Vespucci, magnifique femme ayant de servie de modèle idéal à Botticelli et bien d'autres. 
Silvia souhaite en savoir plus sur l'artiste, sur Simonetta et sur l'histoire de cette statue, qui se transmet de mère en fille depuis des générations. Elle part donc à Florence, ville de beauté où l'histoire de la sans par s'est jouée. 

Ce roman historique de Christiana Moreau nous dévoile le destin de quatre femmes extraordinaires : Silvia, Maria, Costanza et Simonetta. 
Avec elles, c'est l'histoire des femmes, de l'art et de l'humanité qui nous est contée. 

Simonetta Vespucci était une femme issue d'une famille noble, d'une grande beauté (de corps et d'esprit). Beaucoup tombèrent sous son charme, notamment Botticelli, Leonard de Vinci, alors simple élève dans une bottega, Poliziano et même Giuliano de'Medici, qui fut son amant (et aussi l'autre modèle idéal, le masculin, de Botticelli). 

Que ce soit dans La naissance de Vénus, dans Le printemps ou d'autres œuvres du grand Botticelli, c'est le visage, la silhouette de Simonetta que nous admirons. 

Costanza Marsiati est la fille d'un artisan potier de la célèbre ville d'Impruneta, réputée pour son argile grise de grande qualité, prenant une couleur ocre après cuisson.
Cette jeune fille courageuse, passionnée n'a qu'un désir : être une artiste. Elle décide alors de rejoindre Florence, là où sous l'impulsion des Médicis, l'art à pris son envol. Elle souhaite intégrer l'atelier des frères Pollaiulo. Mais à l'époque, Savonarole, un moine sans scrupule gagne petit à petit le cœur des florentins. Les femmes n'ont pas le droit d'être artiste (d'où le déguisement de garçon que Costanza revêt, pour intégrer la bottega). Savonarole fait la chasse aux sorcières et aux vanités. Florence et ses artistes s'apprêtent à vivre des heures sombres. 

Maria, la grand-mère de Silvia, a du quitter sa Toscane natale, avec La sans par dans sa valise, afin de rejoindre son marie en Belgique. Après la guerre, l'Italie connait une crise, la Belgique a besoin de main d’œuvre. Un échange écœurant est donc mis en place : contre un ouvrier italien qui viendra travailler dans les mines belge, le gouvernement italien recevra du charbon ! Outre les conditions de travail difficile et dangereuse, les accidents, les mineurs, leurs familles doivent se parquer dans les baraquements des camps de concentration que les allemands avaient construit là, pendant la guerre. 

Quatre femmes, quatre époques et quatre combats. 
D'une plume alerte, douce et fluide, Christiana Moreau nous entraîne sur les pas de femmes merveilleuses, de la Renaissance à nos jours. 
Le style de l'auteur, son immense travail de recherche et de documentation, font de cette œuvre, un ouvrage passionnant, d'une grande richesse où la beauté transpire. 
Ce roman historique est essentiel pour qui aime l'art, la Renaissance italienne, l'histoire et la beauté. 
Je suis, quant à moi, de plus en plus attirée par cette période, par les Médicis, par Florence et, cet ouvrage magnifique, que je vous conseille, est un incontournable de toute bibliothèque ! 

Mon petit éditeur - 2013

vendredi 3 janvier 2014

Sukkwan Island - David Vann

Présentation
Une île sauvage du sud de l'Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C'est dans ce décor hostile que Jim décide d'emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une longue succession d'échecs personnels, c'est l'occasion de renouer avec ce garçon qu'il connaît si mal.
Les dangers auxquels ils sont confrontés et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar. Alors que la situation devient vite hors de contrôle, le fils assiste peu à peu au naufrage de son père et commence à prendre les choses en main. Jusqu'au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.

Mon avis
J'ai enfin succombé et lu le premier roman de David Vann, publié en France. J'aurais mis le temps mais je ne regrette aucunement : j'ai passé un moment intense et inoubliable ! 
En général, je n'aime pas lire un livre dont tout le monde parle et encense (en 2010, Sukkwan Island avait déferlé sur la blogosphère, tel un tsunami ravageur). Même si je me l’étais offert à sa sortie, tentée par le sujet, j'ai pris tout mon temps pour le lire... Finalement, j'ai dégusté ce roman en quelques heures. 

A l'ouverture du roman, Jim et son fils Roy, treize ans, débarque sur l'île de Sukkwan Island. Dans cette petite île du sud de l'Alaska il n'y a que la nature sauvage et une cabane de bois. Jim, dentiste à Fairbanks a tout quitté, tout vendu pour acheté cette cabane et le terrain qui va avec. Pour projet : passé un an, seul sur cette île avec son fils, afin de resserré leur lien. Divorcé depuis quelques temps déjà d'Elizabeth, la mère de Roy et Tracy, Jim a laissé la relation avec son fils se dégrader, au point de devenir étranger. Si, au début tout semble beau et attrayant, les choses vont très vite changer jusqu'à atteindre le point de non retour, le drame.

Jim est un homme volage, infidèle, égoïste et tellement superficiel. Tout de suite il m'a été antipathique. Il est faible et ne pense qu'à ses petits malheurs (dont il est souvent la cause première). 
Roy est un jeune adolescent en pleine découverte de son corps, de sensations diverses et variés. Il est réfléchi, mâture pour son âge et généreux. L'inverse de son père... Si il a accepté cette aventure, c'est pour son père, pour lui venir en aide, car il sent, il sait au plus profond de lui que Jim ne va pas bien (et la suite du roman va confirmer ses craintes). 

Le roman est divisé en deux parties. Dans la première, nous suivons les pensées, les sensations de Roy ; dans la seconde, nous suivons le père. 
Si la première partie m'a permis de me mêler aux pensées de Roy, de mieux le connaitre et de l'aimer, il m'a aussi fait ressentir une antipathie face à ce père dont la folie et l'égoïsme sont palpable à chaque seconde ou presque. Et, la seconde partie du roman à confirmé ce que je ressentais de Jim... Même quand un sentiment plus positif naissait en moi, à son égard, ce qu'il faisait ou pensait juste après le faisait retomber dans mon estime... 

J'ai tout aimé dans ce roman, l'histoire, la manière dont l'auteur à construit celle-ci, les sursauts de l'intrigue (qui je l'avoue m'ont mis un sacré coup au moral !), la psychologie de ses personnages, sa plume magnifique et poétique, les descriptions sensationnelles de la nature sauvage si impressionnante et ensorcelante... Pour moi, David Vann a tout d'un grand auteur ! 
Lu en quelques heures, tant je ne pouvais arrêter là et laisser Roy ou Jim sur cette île, je n'ai terminé ma lecture qu'au milieu de la nuit, vidée et à bout de souffle. Cette histoire m'a complètement retournée. 
David Vann y explore, avec brio, les relations père/fils, la dépression, la folie, le désespoir face à la mort et l'incompréhension... Le décor est splendide et rend le texte encore plus intense et passionnant. 
Je suis complètement fan de ce texte, de ce livre et je n'ai qu'une envie, maintenant, découvrir une autre œuvre de l'auteur (que je vous invite à découvrir, si ce n'est déjà fait). 

Editions Gallmeister - 2010

mercredi 1 janvier 2014

A propos.

Bonjour et bienvenue. 

Je me présente, je suis l’administratrice de ce blog et je m'appelle Malorie Leduc. 
Tous les textes mis en ligne sont ma création et donc, ma propriété. Aussi, je vous demanderais de ne pas les utiliser sans mon accord préalable et de citer mon nom et le lien de mon blog. 

Passionnée par la lecture et amoureuse des mots depuis de longues années, j'ai souhaité partager, via ce site, mes chroniques de lecture, en amateur. La culture, l'art et l'histoire tenant une grande place dans ma vie, il est normal que les billets publiés sur ce blog y soit consacrés.

Pour tout contact, n'hésitez pas à m'écrire à l'adresse mail suivante : malorie.leduc@gmail.com

Je vous souhaite, dès lors, une bonne visite et vous remercie de l'intérêt que vous portez à ce lieu.